Fin de partie
Je commence à comprendre ce que signifie de prendre le chemin vers l’ultime épreuve et je remercie la vie de m’avoir donné autant de temps pour le faire. Le temps de me réconcilier pas à pas avec les situations de vie que j’ai mal vécues, le temps de commencer de comprendre le sens de la vie.
Il me semble aujourd’hui que nous assumons cette partie terrestre de l’élan vital, non pas pour accumuler le plus de bonheur possible mais pour apprendre, changer et comprendre le sens de la vie. Car enfin, quel sens aurait une vie qui devrait s’achever une fois que l’on commence à véritablement comprendre ces pièges et ces enjeux. Quand on commence à comprendre que l’on ne pourra transmettre qu’une petite partie de tout cela car, sans expérience peu de choses sont véritablement compréhensibles. Chacun doit faire pas à pas son expérience. Heureusement que beaucoup de choses sont transmises autrement que par le discours : les outils, les techniques, les coutumes et les chemins tracés. Les livres ! (j’ai un grand amour pour les livres, transmis par ma famille). Je suis en train de me plonger avec ravissement dans les textes sacrés et profane de l’Egypte ancienne, écrits il y a 5000 ans.
Mon oncologue devient de plus en plus pessimiste, et je sens bien que la douleur a fait un bond, depuis l’Islande. Encore un moment de panique où j’avais bien raison de paniquer, en fait. Coup de chance : les envois de bien-être par la pensée (aussi appelé prière…) me font du bien, ponctuellement. Autre coup de chance, en rentrant à la maison, j’avais une prescription pour augmenter de 50% mes antidouleurs.
Mon oncologue m'ayant conseillé vivement de déménager rapidement, je suis le nez dans l'organisation d'un déménagement où j'ai besoin d'aide pour tout, vu qu'un quart de rangement m'épuise déjà depuis longtemps. j'en profite pour me débarasser de plus de la moité de mes affaires, histoire de ne pas envahir l'appartement de mon compagnon et surtout, histoire de préparer la fin en ne laissant pas ce tracas à ceux qui vont rester. Comme c'était trop difficile, j'ai imaginé de donner beaucoup de choses et cela m'a fait un bien fou ! Sinon, je n'arrivais pas à lâcher cet appartement où j'ai vécu 15 ans et qui représentant une certaine sécurité économique pour moi.
Quel bonheur de finir ma vie, que ce soit en terme de mois ou d’années, en ayant pour seules préoccupations de construire une vie à quatre équilibrée (mon compagnon, moi et mes deux enfants) et d’écrire ma monographie sur les déesses égyptienne, dont le cœur est la réconciliation avec le féminin, pour les hommes et les femmes. Pour l’instant, ces deux préoccupations me laissent pas mal de problèmes à résoudre, mais j’adore d’autant, qu’aucune ne soit uniquement dans le « pour-moi ». Les deux sont dirigés aussi vers les autres.
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