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Vivre avec un cancer casse-couille
1 octobre 2016

Lâcher tout

Comme prévu, ces semaines s'avancent sous le signe du déménagemment. Vu ma fatigue et mon bras droit qui refuse encore plus de se lever, quelques amis se mobilisent beaucoup pour faire mes cartons, d'autres viennent me voir avant que 800 KM nous séparent et c'est très agréable cette présence quotidienne des amis (il reste encore de la place, la semaine prochaine pour les amateurs). Par contre, comme j'avais décidé de laisser le plus possible de mes possessions, tous ces objets qui avaient du sens et n'en ont plus, ce n'est vraiment pas facile psychologiquement. Pour m'aider, j'essaie de trouver à qui ces objets seront utiles et agréables et cela me procure un grand plaisir.

Beaucoup de bouquins (de SF surtout) m'avaient été prêtés l'année dernière, j'aimerais bien que leurs propriétaires se manifestent !

Cela reste quand très difficile et fatiguant de lâcher tout, même en jouant le père Noël ! Alors, j'ai prévu d'emballer ce que j'emmène, faire des paquets cadeaux pour les amis et voisins, puis d'apperler un récupérateur pour qu'il me débarasse de tout le reste après mon départ. En fait, c'est un ami qui aime recycler qui fera son tri pour lui-même et ses connaissances, avant d'appeler la déchetterie de ma ville. L'idée, c'était aussi de ne pas laisser ce travail à ceux qui resteront après mon ultime départ.

 

Du point de vue de la maladie, après les semaines précédentes, très dificiles à tout point de vue, je commence à remonter la pente, un peu chaque jour. Mais globalement, je sens bien que la maladie a franchi un seuil de non-retour : les régions douloureux se sont amplifiées et agrandies et même si la douleur à beaucoup reculer, les zones atteintes les restent. Toute la région des côtes, à droite, est plus ou moins douloureuse, selon les jours, avec les mouvements respiratoires. Elles appuient sur le foie alors prière de ne plus ne faire piquer de fou rire, ni de me faire bailler ou tousser.

 

A cette sensation de seuil franchi, mon oncologue m'a répondu que les malades avaient une bonne perception de ce qui leur arrivaient, car c'est de leur corps qu'il s'agit.

 

Ces derniers jours, les problèmes de sommeil reviennent en tapinois. Alors, quand vraiment le sommeil se fait par trop désirer, j'ai maintenant recours aux tranquilisants pour dormir : et alors quelle plaisir de dormir d'une traite ! Je me sais vraiment mieux le matin.

 

J'attends aussi moins que la douleur s'installe pour attraper la boîte de cachets de morphine, en plus du patch qui en délivre régulièrement pendant trois jours : cela aussi amèliore mon quotidien. N'en déplaise aux esprits chagrins, les malades n'abusent pas de la morphine qu'ils ont a portée de mains parce qu'on n'a vraiment pas envie de devenir des drogués. J'avais aussi peur de vomir tripes et boyaux, mais, après deux années, mon corps s'est accoutumé au produit et le tolère visiblement beaucoup mieux.

Les relations avec mon ex-conjoint au sujet de nos enfants, se sont aussi un peu détendues, me procurant détente physique et mentale. Il me semble que cela contribue aussi à faire reculer la douleur.

 

Un ami qui s'est spécialisé en soins palliatif, vient me rendre visite régulièrement et c'est un grand bonheur. Déjà, avant, c'était un homme d'une grande bonté dont la conversation était un véritable cadeau de douceur et de sagesse. Il m'a aidé à voir, qu'au bout de deux ans, je commençais d'apprivoiser, à ma manière, la mort. Je pense que je vous faire part d'une petite synthèse sur le sujet mais je vous avouerait qu'en triant les bouquins, j'ai eu le mahleur de tomber le nez dans un bouquin de SF que je savoure maintenant chaque soir avec grand délice, vu que mon ordi portable à disparu dans la poche d'un inconnu et que mon travail d'invesgation sur l'Egypte Antique connaît ainsi une pause ! J'ai aussi une fuite d'eau qui me casse les pieds et quelques dossiers administratif en souffrance...

En somme, la vie continue !

 

 

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Commentaires
I
Admirable ton courage et ton morale...<br /> <br /> Je me souviens il y a qlq années pour toi combien c'était compliqué de ranger...tu as finallement trouvé la manière d'y arriver...bravo.<br /> <br /> Je pense aussi que l'essentiel sont les petits moments de bohneur hors douleurs...<br /> <br /> Peut etre t animes tu as nous écrire sur ta motivation concernant ton départ à toulouse?<br /> <br /> Je t embrasse bien fort.
Vivre avec un cancer casse-couille
  • Entre rires et larmes, jus d'orange et vitriol, le quotidien d'un malade du cancer. Des news pour ceux qui m'accompagnent, des témoignages pour ceux qui vivent la même chose, ou accompagnent un proche...
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