Coup de panique

Mardi matin, je suis arrivée pas très en forme à l'hôpital de jour pour la chimiothérapie : un peu normal, vu que je dors habituellement jusqu'à midi et que l'hôpital ne prend personne l'après-midi.

Comme il n'y a qu'un seul cancérologue (le mien), j'ai l'occasion de le voir toutes les semaines, pour la chimiothérapie. Et ce mardi, c'est encore reparti : encore faible en plaquelles, donc à la place de la chimio j'aurais une transfusion de plaquettes. De toute façon, le produit de chimio ne marche encore pas, on va encore en essayer un autre, pendant que la maladie avance, sans contrainte.

A l'examen, le médecin fait la même constation que moi : j'ai les chevilles qui enfle, et le ventre aussi. Et là, je sais que la sensation de ventre enflé, c'est le cancer qui fait grossir le foie. Au cours de la matinée, à moitié endormie, je me mets à paniquer.

D'autant que ça fait plusieurs jours que j'ai du mal à me relever quand je m'accroupis et que la morphine me produit de plus en plus d'essouflement : je me déplace déjà de moins en moins depuis une ou deux semaines.

A midi, je me rends compte, aussi, que j'ai du mal à avaler : là, je sais ce que c'est : les mycoses qui poussent dans la gorge qui m'avait conduite, l'été dernier, à dix jours d'hospitalisation. J'ai le traitement à la maison, mais c'est encore une chose de plus.

C'est comme si tout m'assaillait par "tous les bouts" : la maladie et les effets secondaires des traitements, faisant croitre et embellir la panique.
Mon ventre continue d'enfler dans la journée et là, j'ai vraiment l'impression que je vais y passer le mois prochain !

Et plus je panique, plus je vais mal. Plus je vais mal...

J'ai maintenant la sensastion d'être enceinte de neuf mois à cause de la pression du foie sur les organes : j'ai du mal à me déplacer à la maison et je suis épuisée. Je ne tiens pas assise très longtemps.

Les amis "m'envoient du bien être", et la panique céde lentement. Malgré tout, il est clair qu'une nouvelle étape est franchie avec la maladie. A moins que le nouveau produit...

J'essaie d'accepter ce qui m'arrive et bouleverse ma vie et celle de mon entourage.

Comments

[Amy]

Après mon message de novembre, je viens pour prendre de vos nouvelles et il me semble que vous êtes partie ...

[Rosalinda]

Catherine je t'ai loupée j'ai pas vu ce dernier message...bien que tu ne m'entendes plus...



J'ai besoin de te parler...



Je suis profondément triste de ton départ...Je croyais ou voulais croire dans le fond de moi que tu t'en sortirais...mais cela n'a pas été ainsi...La réalité nous rattrappe



Je te remercie où que tu sois pour ton courage face à cette maladie atroce...Tu as tenu la route ces 4 ans avec joie et dignité...

J'ai ton image présente, celle de la dernière réunion d'école où tu étais éblouissante malgré ta méthastase et je m'en veux pour mon incapacité face à cette maladie ...



Tu ne souffriras plus là où tu es...

Nous nous retrouverons dans cet espace plein de ton énergie...Je sens ta présence... tu n'es pas loin...tu es immortelle maintenant.



D'ailleurs tu m'as fait signe avant de partir ... j'ai eu terriblement froid quand tu es partie cet après-midi.



Et ce n'est pas fini en plus, la situation à nouveau se présente pas de pause ...

Cette fois ce sera encore plus douloureux...



Je ne sais pas si j'aurai la force de faire à nouveau ce chemin avec mon père...



Il y a aussi tes enfants j'ai mal au coeur aussi pour eux...



Si seulement j'avais pu soulager toute cette souffrance...mais j'ai encore peur de croire que je peux...