Regarder le bon côté
Un peu de repos et me revoilà repartie, avec une idée en tête : si ça doit être le dernier été autant que ce soit le meilleur. Et dans le cas contraire, aussi !
Cette fois, direction l’Islande avec les enfants, toujours dans les mêmes conditions : dans les meilleures ou pas du tout. Chantal, une amie qui rêvait d’aller en Islande nous accompagne pour me donner un coup de main avec les enfants quand je suis trop fatiguée et Helga, une autre amie, nous reçoit sur place.
Helga nous a reçus dans les meilleures conditions possibles, comme si j’étais chez ma grand-mère et elle a choyé les enfants comme pas permis ! Sans compter un tas de belles surprises surplace style un piano quart de queue.
Je ne joue plus de piano depuis que j’ai repris les chimio, il y a un an et demi, parce que j’ai l’expérience de niveau d’attention qui baisse et je n’ai pas envie de m’y confronter à nouveau. C'est-à-dire d’avoir du mal à lire et coordonner en même temps les deux mains, sans parler des difficultés de mémoire. Mais cette fois, je n’ai pas pu résister à l’appel de ce bel instrument laqué noir. Et en définitive, le corps s’habitue aux chimiothérapies, j’ai moins de problèmes de mémoire et d’attention. Par contre, le bras droit, dont l’os de l’épaule a été malmené par le cancer, n’a pas son agilité habituelle, la main non plus. Tant pis, jouer sur un bel instrument est un vrai plaisir.
Couleurs du paysage sous le soleil
Les belles surprises se sont enchaînées, mais en regardant autrement, on aurait pu voir aussi le contraire.
La nature est incroyablement proche de la capitale et de notre lieu de résidence, c’est un vrai bonheur pour des habitants des banlieues parisiennes. Les paysages sont splendides, grandioses et étrangement colorés depuis la porte de la maison jusqu’à destination.
Les sites naturelles sont accessibles très facilement, et les parkings sont tout proches. Les touristes, et nous aussi, ont vraiment l’air malin avec leurs chaussures de randonnées à marcher sur un sentier entièrement recouvert de lattes de bois ! Les sites les plus connus sont raisonnablement fréquentés et cela reste très agréable en terme d'affluence. L’Islande n’est pas suffisamment à la mode : pas de chaleur tropicale, ni de plage pour bronzer, et c’est tant mieux.
On s’attendait tellement à avoir froid, qu’on a trouvé le climat très agréable. Les vieux islandais rappellent que des étés aussi exceptionnellement chauds sont signes d’éruptions volcaniques et notre hôte les souhaitent ! Nous avons eu beaucoup de belles journées ensoleillées, et même certains après-midi bien chauds (plus de 20 degrés pendant une heure). Cette lumière resplendit sur les paysages, exacerbant les couleurs ; un vrai bonheur pour la photo. Surtout lorsqu’on a juste l’appareil photo du téléphone !
Les fameux bains chauds islandais sont hors de prix (50 €) alors nous suivons les conseils de notre hôte en nous contentant de la piscine classique en plein air. Les enfants sont ravis du gigantesque tobogan et nous y trouvons aussi des bains chauds et glacés ! La petite surprise, c’est l’obligation de prendre la douche nue, mais une fois le premier moment passé, chacun vaque à ses occupations hygiéniques. La grosse surprise, c’est que je peux maintenant aller dans l’eau debout sans douleur, et je peux même nager un peu, même si je ne peux pas relever la tête hors de l’eau pour cause de vertèbre en vrac. Il y a quelques mois, la pression de l’eau me faisant mal, à moins d’être assise.
C’est un vrai bonheur de ressentir des sensations agréables du corps alors qu’il n’y a qu’au lit sous la couette que cela m’arrive. Cela m’ouvre des perspectives nouvelles avec les enfants pour le retour, d’autant que j’ai découvert qu’ils nagent suffisamment pour n’avoir pas besoin de surveillance et d’assistance rapprochée, chose que je ne pouvais pas.
Chutes d'eau du Gulfos (les minuscules silouhettes à droite donnent l'échelle)
Il existe des piscines naturelles d’eaux chaudes en pleine nature mais celles du secteur sont trop difficiles d’accès pour moi. Tant pis ! On s’est dégôté trois heures de balades en mer gratos pour toute la troupe pour voir les baleines. Pas mal non plus, même si on a vu que des petites baleines et de loin : une queue par-ci, un aileron par-là, mais quelle excitation de les trouver dans l’immensité de la mer. Certes, rien à voir avec les gigantesques sauts des grandes baleines du cinéma animalier, nous ne boudons pas notre plaisir.
En somme, nous avons choisi de regarder le bon côté des choses et nous sommes vraiment très bien servis !
Grâce à l’aide de Chantal et Helga, je peux profiter de ces vacances avec les enfants et ça, c’est un vrai bonheur. Je voulais, en particulier, leur donner l’expérience du contact avec la nature, mais en banlieue parisiennes et sans pouvoir conduire, c’est un peu compliqué. Là, je suis ravie. Ils ont trouvé beaucoup d’opportunité de l’apprécier : la cueillette de myrtilles, les geysers intermittents, les pieds dans l’eau glacée des rivières, la rencontre avec des chevaux islandais, tout un tas de petits bonheurs qui font l’enfance et que je ne pensais pas pouvoir leur faire vivre.
Clarté et pureté des eaux islandaises
Quand nous sommes toutes les trois fatiguées, Stigrun, une autre amie, emmène les enfants à la piscine pendant que nous faisons la sieste. Demain, c’est Julius qui nous amènera voir le grand glacier. Quelle joie d’être aussi bien entourée !
Sans parler des progrès que Chantal et moi avons fait en anglais. Même les enfants se découvrent des talents linguistiques pour réclamer des glaces à la bonne personne !
Cueillette de myrtilles
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